Après plusieurs jours consacrés exclusivement au remaniement et aux commentaires sur la nouvelle équipe gouvernementale (avec entre autres ma proposition personnelle de Gouvernement), je me dis qu'il est temps de s'intéresser à autre chose …
J'ai longtemps hésité avec l'annonce du mariage princier au Royaume-Uni, mais je pense que je vais traiter ça un peu plus tard ; que les fans d'Harry & Kate me pardonnent !
Mais aujourd'hui, je voulais me confesser au sujet de la fameuse (?) "carte musique jeune" qui a été lancé par le Gouvernement il y a quelques semaines.
D'abord, les faits !
D'après le site officiel "La carte musique permet aux jeunes de 12 à 25 ans de bénéficier de réductions de 50% sur des services de musique en ligne. Quelle que soit l’offre choisie, la carte musique finance jusqu’à 25 euros d’un budget de 50 euros. Elle permet de panacher les offres de plusieurs plates-formes ou formules différentes. Par exemple, un abonnement à dix euros sur une plate-forme de streaming ainsi que deux souscriptions à des formules de téléchargement à vingt euros chacune coûteront vingt-cinq euros au lieu de cinquante." Le but avoué est de "favoriser le téléchargement légal sur Internet" … mais de quoi je me mêle ?!?!?
Le rôle de l'État ?
Autant, je peux admettre que le rôle de l'État est de favoriser / encourager la création musicale dans notre beau pays, autant j'ai beaucoup de mal à comprendre ce que vient faire l'État (et son interventionnisme invétéré) dans le marché de la diffusion et de la commercialisation de la musique !
J'imaginais pourtant (mais bon, je peux me tromper) que le rôle de l'État est de créer les conditions optimales pour que la société avance, crée et redistribue. Je pensais que l'État était là pour protéger, accompagner, rendre la justice et favoriser la liberté de chacun de ses administrés. Je ne savais pas que son rôle était également de fausser la concurrence, de créer toujours plus de conditions particulières pour certains groupes de personnes …
Je vais tenter de ne pas dire qu'il s'agit encore de clientélisme et de préparation à capter le vote "jeune" en 2012 … ce n'est pas mon genre d'imaginer des scénarios si négatif J.
Priorités budgétaires ?
Autre chose, je veux bien croire que la carte musique jeune ne coutera pas énormément aux contribuables, mais même si cette somme ne s'élève qu'à 500.000€, n'y a-t-il vraiment rien de mieux à payer pour les jeunes ? Tout en restant dans son rôle (tel que je l'imagine en tout cas), l'État n'aurait-il pas pu "aider" les jeunes sur les sujets suivants : permis de conduire ? accès au haut débit ? accès au théâtre ? encouragement au vote des jeunes ? sensibilisation à la sécurité routière ? … bref autant de chantiers où l'État a un vrai rôle à jouer sans fausser la concurrence, sans penser naïvement qu'il va changer le comportement online des jeunes !
De la responsabilité des "professionnels" de la musique !
A la décharge du Ministère, la problématique du téléchargement légal (ou illégal d'ailleurs) est de la responsabilité des acteurs économiques (et donc pas du tout de l'État) !!! Ces mêmes acteurs (producteurs & distributeurs) n'ont pas su/voulu se moderniser et voir dans Internet un nouveau canal de diffusion de leurs produits. Dès le premier jour (arrivée de Napster à la fin des années '90), les "professionnels" de la musique (et après de l'image) ont décidé qu'Internet était l'ennemi et qu'il fallait lutter contre son développement par tous les moyens ! Résultats ? 10 ans après, Internet est devenu le media privilégié pour acheter/louer/promouvoir/écouter/archiver sa musique !!! Et les "pros" essayent tant bien que mal de rattraper le temps perdu !
En conclusion, et toujours de mon point de vue, je considère que l'État fait trois erreurs grossières :
1. Se mêler et interférer dans une industrie commerciale au point de fausser la concurrence !
2. Dépenser l'argent du contribuable pour la satisfaction éphémère d'une infime minorité !
3. Soutenir les mauvaises décisions commerciales d'acteurs majeurs d'un secteur majeur !
Bref, l'État a une nouvelle fois tout faux ! Mais bien sûr, ça n'engage que moi …
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